Le conférencier
international Benjamin S. Leneman, président de Manop SAS et à la tête de
plusieurs entreprises du secteur du luxe, était à Libreville mardi 7 octobre,
pour édifier les étudiants de BBS School of Management sur cet univers encore
mal connu en Afrique, mais pourtant très prometteur.
A l’initiative des responsables de BBS School of Management, cette rencontre, la première dans le calendrier des conférences internationales organisées par cette école pour l’année académique 2014-2015, a permis aux étudiants d’évaluer les potentialités d’un secteur d’activités sur lequel ils nourrissaient encore un certain nombre de préjugés.
L’Afrique :
un marché potentiel de plus de 300 millions de consommateurs du luxe
« L’Afrique
est le continent de tous les défis. A l’heure où la crise sévit dans le monde
entier, l’Afrique affiche des chiffres insolents de croissance et attire de
plus en plus d’investisseurs de différents secteurs. Celui du luxe en fait
partie », a expliqué le conférencier.
Des propos
corroborés par le rapport 2011 de la Banque Africaine de Développement (BAD)
qui présentait l’Afrique comme étant « LA » société de consommation
de demain, avec l’émergence de classes moyenne et aisée, représentant une population
de 313 millions de personnes, clientes potentielles de produits de luxe.
Quel est le profil
de ces consommateurs du luxe en Afrique ?
La classe
moyenne : Les « rising strivers » et les « cosmopolitan
professionnals »
Les « rising
strivers » qui correspondent à une catégorie de personnes ayant
acquis une compétence et une instruction recherchée sur le marché du travail,
disposent d’un revenu allant de 300 à 800 dollars, ont accès aux crédits
bancaires, et jouissent d’un pouvoir d’achat qui leur permet de s’offrir des
produits non essentiels, parfois de luxe. Ils représentent actuellement 10 à
16% de la population d’Afrique subsaharienne.
Les
« cosmopolitan professionnals », souvent jeunes et ayant étudié
en Occident, sont une classe de cadres qui gagne entre 750 et 1100 dollars par
mois. Leur habitudes occidentalisées et leur besoin de confort font qu’ils font
leurs courses dans les centres commerciaux et sont exigeants sur la qualité des
produits qui leur sont proposés. Ils savent se faire plaisir et s’offrent même
des voyages seuls ou en famille pour les vacances. Cette catégorie de
consommateurs représentent 2 à 3% des populations subsahariennes.
La classe
aisée : les « affluents »
Les
« affluents » dont le revenu est supérieur à 1200 dollars par
mois, dépensent beaucoup d’argent dans les produits de luxe et les voyages
d’agrément. Ils représentent une petite tranche de la population du continent,
mais leur pouvoir d’achat est tel qu’ils peuvent très fortement contribuer à
l’essor du marché du luxe en Afrique.
Dans quels domaines
investir ?
« Le marché
du luxe est très vaste et propose un panel très varié d’activités », a
expliqué Benjamin S. Leneman.
De la haute
couture, à la joaillerie, en passant par l’épicerie fine, le tourisme ou encore
l’immobilier, les possibilités sont énormes. Encore faut-il dénicher la bonne
idée.
« Celle qui
fera des étincelles », a recommandé le conférencier.
« Car
seules les bonnes idées vous permettront de trouver plus facilement des
investisseurs prêts à mettre de l’argent dans votre projet », a-t-il
expliqué aux entrepreneurs en herbes.
En effet, s’il est
vrai qu’il est très difficile de faire concurrence et de s’imposer face aux
grandes familles de l’univers du luxe, à la tête d’empires connus et réputés
dans le monde entier, « il reste tout de même de la place pour
l’originalité, de nouveaux services, et une vision différente du luxe ».
« A défaut,
il y a l’industrie. La production des matières premières. Et dans ce domaine,
l’Afrique s’illustrait déjà avec la famille Oppenheimer, des multi
milliardaires sud-africains, anciens propriétaires du géant minier De Beers
(dont ils ont cédé les parts en novembre dernier à Anglo American, ndlr) et
qui s’arrogeaient 40% du marché mondial du diamant brut ».
Par ailleurs, sur
la dizaines de milliardaires que compte l’Afrique, 5 ont fait fortune dans
l’industrie du luxe.
Mais de plus
petites industries existent, bien évidemment. Il peut s’agir de la fabrication
de matériaux nobles (tissus, matériaux de construction de luxe, exploitation de
matières premières, etc…), ou encore dans le tourisme, notamment vert, très à
la mode dans les classes sociales aisées.
Et à ce niveau, le
Gabon a beaucoup à offrir.
Reste donc aux
étudiants, futurs entrepreneurs, de trouver l’idée en or qui pourrait leur
permettre de réussir dans ce secteur d’avenir en Afrique.
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